La Tuilerie de Vaire est un ancien bâtiment industriel, inscrite au titre des monuments historiques depuis sa réfection en 2001, située rue de Roche, le long du Doubs. Le Comité des fêtes de Vaire y organise un marché (faire un lien vers la page CULTURE LOISIRS / MARCHE DES PRODUCTEURS) très réputé de producteurs locaux, qui se déroule tous les derniers vendredis de chaque mois.
Construite en 1681 il ne reste de la Tuilerie que le hangar de façonnage et de séchage dont la haute toiture à croupes soutenue par une charpente sur poteaux est caractéristique de ce type de bâtiment.
Le four a été démoli et le hangar, avec son dispositif de claies pour le séchage des produits, a été transformé en 1888 en hangar agricole.
Construite en 1681 par Gabriel BOISOT, la tuilerie de Vaire-le-Petit fait partie de la Seigneurie de Vaire et son histoire en est indissociable jusqu’à la Révolution. Selon la coutume de l’époque, la tuilerie est amodiée (louée) à un tuilier qui en assure le fonctionnement et entretien et en perçoit les bénéfices : à charge pour lui de verser au seigneur une redevance fixée par un bail.
Gabriel BOISOT est un roturier mais ses études lui permettent d’exercer des charges de robe. Docteur es droits il gravit les échelons de la Magistrature jusqu’au poste de Procureur général en 1679. Il obtient ensuite la charge de Premier Président au Parlement avant de terminer sa carrière comme Garde des Sceaux à partir de 1706.
Gabriel BOISOT est récompensé par Louis XIV pour ses bons et loyaux-services, notamment au moment de l’annexion de la Franche-Comté à la France : il est anobli en devenant Seigneur de Vaire, Sauvagney. Flangebouche, Pierrefontaine, Vuillafans, Montivernage, Osse et Valdahon.
Gabriel BOISOT-fut père de 15 enfants, et mourut dans son château de Vaire le 7 septembre 1724 à l’âge de 83 ans. Son fils Jean Antoine BOISOT, né vers 1680, lui succéda comme seigneur de Vaire. Ambitieux et orgueilleux, il est d’une prodigalité sans retenue, mène grand train et emploie une nombreuse domesticité. C’est lui qui fait construire le château de Vaire.
Les revenus importants que lui conférent ses biens et sa charge de Président du Parlement de Franche-Comté ne suffisent pas à contenir ses dépenses. Criblé de dettes, Jean Antoine BOISOT âgé de 68 ans se verra contraint en 1748 de déclarer la mise en décret de ses biens. La terre de Vaire sera adjugée pour 260 000 livres.
Les Demoiselles d’Etrabonne prirent possession du domaine de Vaire dont fait partie la tuilerie, le 12 août 1751 et c’est à Simone Bonaventure Etiennette d’Etrabonne (1738-1817) que revient la seigneurie de Vaire (Château, terres, bois, marnière et tuilerie) Elle est l’épouse du Marquis Louis BADIER de VERSEILLE chevalier de l’ordre de St Louis et maître de camps de cavalerie au régiment royal de Picardie. Le couple étant sans enfant, le domaine passe à une nièce qui le vend en 1819 aux familles CUGNOTET-FINOT maîtres de Forges. Le domaine comprend alors 60 hectares de champs et prés, 157 hectares de bois, la marnière-le moulin et la tuilerie.
La propriété reste dans la famille jusqu’au décès de Juliette CUGNOTET-FINOT en 1873 épouse de Georges Auguste CHEVALIER de VALDROME.
Ce dernier une fois veuf vend le domaine en 1889 à Fanny Elisabeth MOREL veuve du maitre de forges Charles Louis MEINER (Conseiller Général du canton de l’Isle-sur-le-Doubs). A ce moment-là, la tuilerie est reconvertie en bâtiment rural et le four est démoli.
Fanny Elisabeth MOREL décède en 1902 à Paris et transmet ses biens à ses deux filles Louise Elisabeth MEINER épouse de Jules Alfred REBOUL de la JUILLIERE et Juliette MEINER veuve de Nicolas KOECHLIN manufacturier et conseiller général du canton de l’Isle sur le Doubs.
Comme l’atteste le livre de comptes tenu par Gabriel BOISOT, la charpente de la tuilerie élevée en 1681 fut une pièce maitresse de la construction et le poste de dépenses le plus élevé. Entièrement construite en chêne pour les pièces verticales et en sapin plus résistant à la pression pour les éléments horizontaux, cette charpente a permis à la tuilerie de survivre aux dommages au temps.
L’un des principaux clients de la tuilerie est le seigneur de Vaire lui-même qui commande plusieurs milliers de tuiles par an : 60 000 en 1693. 3 000 tuiles et 400 corniers en 1696, 20 000 tuiles et briques en 1697, 29 000 tuiles l’année suivante, 5 800 en 1700, 52 000 en 1702, 40 000 en 1703, 32 500 en 1705 et ainsi de suite jusqu’à l’année 1723 où il est spécifié que le seigneur achète la totalité de la production annuelle de la tuilerie.
La tuilerie produit des tuiles, des briques et fournit également la chaux nécessaire à la construction. Les tuiles sont simples ou particulières : corniers et faitières. Elle fonctionne jusqu’en 1880 environ.
En 1923 le bâtiment est désormais réservé à un usage agricole et il ne reste plus de l’ancienne tuilerie que le hangar de 400 m2 qui servait au façonnage et au séchage. Les sœurs MEINER qui en sont propriétaires le vendent à Paul BESANÇON et son épouse Julia JANNEY, cultivateurs à Vaire-le-Petit. Le bien restera dans la famille BESANCON jusqu’à ce que les héritiers le cèdent contre l’euro symbolique à la commune en 2009.
Le hangar est en mauvais état et a subi de graves dommages en 2005 avec l’effondrement d’une partie de la toiture mais la charpente est encore remarquablement conservée.
Le bâtiment est classé aux monuments historiques et grâce aux aides de l’Etat, de la Région, du Département et de la Communauté d’Agglomération du Grand Besançon qui assument les 2/3 de la dépense, la commune de Vaire-le-Petit peut procéder à la restauration de ce bâtiment vieux de plus de 3 siècles.
Un an de travaux sera nécessaire pour rénover le bâtiment à l’identique.
La commune de Vaire a retrouvé depuis 2010 ce patrimoine essentiel de son histoire